Il existait jadis une église construite sur la pointe extrême de la butte. Il parait quon l'appelait alors « le château rouge ». Cette église primitive servait très certainement de place forte, car elle comprenait une tour crénelée avec des meurtrières et un puits à l'intérieur.
Les anciens documents font état dune église romane qui fit l'objet d'ajouts successifs, sans doute malencontreux, car ces anciens textes soulignent tous son incommodité et les continuelles réparations coûteuses et peu efficaces.
Son état de délabrement était constamment souligné. Une visite pastorale en 1739 indique que l'église menace ruine.
C'est l'abbé Bourgade, qui en 1883, lance un projet de reconstruction. Toute la population se mobilise pour recueillir les fonds. Le 3 décembre 1885, Monseigneur Bourret évêque de Rodez consacre la nouvelle église bâtie autour de l'ancien clocher restauré. C'est l'église que nous connaissons aujourd'hui.
La façade d'entrée comporte 2 blasons. Lun représente le pape Léon XIII et lautre Mgr Bourret évêque de Rodez à l'époque de la construction de cette nouvelle église.
A lintérieur se trouvent les statues de Jeanne dArc et de St-Michel achetées en 1915, dans lespoir dobtenir la protection sur nos soldats, ainsi quun chemin de croix et un tableau de St-Martin dont lorigine est inconnue, probablement détaché dun triptyque.
Les vitraux installés en 1885 fabriqués dans les ateliers de Mr. Lachaise à Rodez sont au centre le Sacré-Cur, à gauche St-Martin et Ste Marguerite Alacoque, à droite St-Amans et Ste-Gertrude.
Le 30 août 1932 un coup de foudre a incendié la flèche du clocher et consterne tout le village. Dans l'urgence, les travaux consisterons à recouvrir le clocher d'une simple dalle de béton et à remettre en état de fonctionnement les cloches et la pendule, éléments indispensables à cette époque pour la vie du village.
Il a fallu attendre 1993 pour quavec laide de nombreux donateurs et, à quelques subventions, l'association " La Flèche" puisse le faire reconstruire tel que vous pouvez ladmirer aujourdhui ! Des quatre coins qui débouchent sur St Martin, vous pouvez admirer cette superbe réalisation.
Elles nous accompagnent tout au long de lannée et des jours pour nous donner lheure exacte.
Elles sont dans la joie avec nous pour les baptêmes, les mariages où elles sonnent à toute volée, mais aussi dans la tristesse quand elles sonnent le glas !
Trois fois par jour, à 7H30, midi et 19H30, elles sonnent langélus. Un tableau célèbre de François Millet représente deux paysans dans un champ ayant posé leurs outils pour se mettre en prière, tandis que lon devine au loin langélus qui sonne au clocher.
A notre clocher, langélus est précédé par trois petites mélodies mises en musique par le Père Vital, aujourdhui décédé, qui nous chantent :
le matin « Bon matin, Bon matin », à midi « Vive Midi pour refaire vos forces, amis de St Martin » et le soir « Avec Dieu qui nous conduit vers la paix du soir ».
Notre clocher, superbement restauré, comporte trois cloches commandées électriquement : Marie-Louise Joseph de 182 Kg, Marthe-Marie de 325 Kg et Marguerite Marie de 660 Kg.
Nos cloches, partie de notre patrimoine, rythment notre vie au village et égrènent le temps qui passe.
Lassociation « la Flèche » ayant pour bût la sauvegarde du patrimoine et la Commune de St Martin ont décidé duvrer en commun, pour mettre en valeur les lieux-dits emblématiques de notre commune.
Grâce au travail des bénévoles, les panneaux Solignac, Pignac, Mas de Verdié, Mas de Carel, Mas dHygonnet, Carrols et Lenne sont aujourdhui en place.
La présence des Trois Mas dans le village est une particularité intéressante qui méritait dêtre soulignée. Notons quen Rouergue le « mas » désigne habituellement un ensemble de trois ou quatre maisons.
Lenne, le plus grand des hameaux et réputé pour son pèlerinage méritait bien un panneau dentrée.
Quant aux toponymes en ac, Solignac et Pignac dorigine gallo-romaine, ils figurent sur la carte de Cassini du XIIIe siècle, aux côtés de Montbez, La Rocarie et Lenne.
Dans son Dictionnaire des lieux habités de lAveyron, paru en 1868, Jean-Louis Dardé comptait 72 habitants à Lenne, 32 à Pignac et 12 à Solignac.
Aujourdhui, nous sommes heureux que ces sept toponymes soient légitimement identifiables.
A la sortie de St Martin, direction Laissac, sur votre gauche, un chemin privé de 1 km vous conduira vers un petit manoir qui domine la vallée de la Serre du haut de sa butte verdoyante.
Ses 2 ailes en équerre sont flanquées de tourelles dangle. A lorigine Montbez était une grange monastique qui en 1183 fut donnée à labbaye de Bonneval en dépendance de lautre grange monastique de Galinères située à 5 Km de St Martin sur la droite direction Laissac, imposante grange monastique cistercienne, le plus important domaine de l'abbaye de Bonneval de 1168 à 1791.
Sous la Révolution le domaine de Montbez fut divisé et le château adjugé à M. Buré de Lamothe de St-Saturnin, puis passa par la suite aux familles Fabre et Périé.
La maison Pons possède un linteau daté de 1597 (règne dHenri IV),
Le Mas Verdier date de la même époque,
La maison Carrier probablement reconstruite sur un ancien château cité dans les archives et ancienne résidence des De la Personne,
Plusieurs maisons possèdent des toitures « à la Philibert » (en carène de bateau renversé),
Le couvent, près de l'Eglise, fut construit en 1861 et, les surs de St-Joseph assurèrent pendant de longues années l'instruction de nos jeunes enfants,
Le tilleul de la place de l'église fut planté en 1857 parait-il à lemplacement de la croix de lancien cimetière quand celui-ci, qui se trouvait alors autour de lEglise, fut désaffecté au profit du nouveau établi plus avant,
Lécole actuelle aurait été construite sur lemplacement dune ancienne maison particulière et le premier instituteur fut Pierre Benoît Labaume,
Le Monument aux morts fut construit en 1924 par une souscription des habitants. A noter que St-Martin est lun des villages qui a payé le plus lourd tribu de morts par rapport à sa population, lors de la 1ère Guerre Mondiale.
Sur la Serre un moulin qui autrefois comportait 4 meules et peyssière (vivier pour le poisson) se nommait le moulin de Quarante, le patronyme du propriétaire. Aujourdhui joliment restauré, il est habité par J-M Hygonnet.
Il faut aussi mentionner le quartier de Pignac au nord du village, autrefois Peinhac, dont lorigine du nom nest pas connue. Les anciens textes relèvent que cétait un quartier de tisserands et de fileuses de laine !
Dans les documents retrouvés aux archives on découvre les noms de personnalités, prieurs ou consuls, noms cités parfois en langue locale mais que lon peut reconnaître :
Hugues Cavaliès, Guidode Bisbali, Bernard Ricardonis, Jean Gardas, Roberti Pontius, Bernard Colrat, Johan Costa, Pierre Burguiera et plus tard Antoine Solinhac, Pierre Bonnaterra, Bernard Fournial etc. !
A 1km 5, à droite en direction de St-Saturnin, un petit village : Lenne au bord de la Serre comporte une dizaine de maisons regroupées autour dune église romane.
Elna est lancien nom du village, nom dorigine celtique qui signifie étang et, d'après les linguistes, il aurait un lien avec la large vallée marécageuse qu'était autrefois le ruisseau de la Serre.
D'anciens textes signalent son lit bourbeux et ses berges couvertes de roseaux. On peut penser que Lenne est antérieur à St-Martin car dans une charte de lan 909 on cite Ste-Marie dElne qui devrait bien correspondre à Lenne.
De plus de nombreux documents mentionnent que depuis toujours une dévotion à la vierge y existait.
Dans cette petite église romane, datant de la fin du XVème siècle, un beau retable et une copie de la "Vierge en Majesté" sculptée et datée du 12ème siècle.
Il est très vraisemblable que ces deux monuments puissent provenir du prieuré de Lughanac cité plus haut, lors de sa fermeture vers 1500 et certains indices laissent à penser que des moines de Lughanac sont également venus se retirer à Lenne !
Lorigine de la Statue sexpliquerait par lapport de ces moines bénédictins venus dEbreuil en Auvergne. La statue originale et le retable sont classés à l'inventaire des monuments historiques.
Dans léglise également un tableau du Bon Pasteur correspondant à une uvre de Philippe de Champaigne. Attenant à léglise une grande maison actuellement propriété de M & Mme Jeanjean.
Dominant le hameau de Lenne, et bâti sur un rocher du causse, à proximité d'une voie romaine, un petit oratoire est consacré à la Vierge.
Cette petite chapelle voûtée, de forme octogonale, recouverte de lauzes calcaires, est assise sur une tour ronde qui sélève des bois.
Elle se voit de loin et la vue se perd dans la vaste étendue des montagnes dAubrac. On la nomme « La Capelette ». A l'intérieur un retable d'origine naïve et un tableau « ex voto ».
Cest suivant une des légendes bien établie, quen ce lieu aurait été découvert par un berger la statue de la vierge de léglise de Lenne.
A proximité de la chapelle un calvaire, est laboutissement dun chemin de croix qui part de léglise de Lenne.